Survivre

La première préoccupation est bien sûr boire et manger.
Si l'eau ne manque pas (puits, lacs, rivières, pluie, ...), sa qualité est rarement irreprochable. La cuisson est indispensable pour éliminer la majorité des parasites d'eau douce, mais il faut ensuite compter sur la solidité de son système digestif pour ne pas attraper une dysentrie plus ou moins grave. Les causes de pollution de l'eau sont également multiples : pesticides, métaux lourds, déchets toxiques, ...
La nourriture n'est en soi pas également un problème pour peu qu'on aime la chasse et la cueillette. La nature ayant repris ses droits, la végétation relativement abondante abrite de nombreuses formes de vie, pour la plupart comestibles. Les survivants peuvent ainsi subvenir plus ou moins aisément à leurs besoins primordiaux, la difficulté étant de ne pas devenir soi-même la proie d'un animal en maraude ou de ne pas s'intoxiquer avec des plantes ou des champignons toxiques. L'agriculture est difficile à mettre en place, car les nuées d'insectes voraces sont fréquentes et anéantissent irrémédiablement toute culture non solidement couverte (et en nourrissant les hordes, elles ne font qu'entretenir le fléau), cependant certaines communautés ou des individus isolés parviennent à exploiter un lopin de terre ou des cultures souterraines avec un peu d'astuce. L'élevage est également problématique car les prédateurs sont légion (on raconte même que des vaches se serait fait vider de leur sang par des moustiques géants, mais rien ne semble accréditer de telles rumeurs). Les animaux prenant peu de place et pouvant être protégés en intérieur sont donc les plus courants : lapins, poulets, rats, petits chiens, ... La pêche obtient un succès mitigé, du fait de la raréfaction du poisson en raison des effets irréversibles de la surpêche et de la prolifération d'organismes nuisibles tels que les méduses ou les algues toxiques qui ont profité des bouleversements climatiques.

La seconde préoccupation est l'hygiène. Il faut se laver fréquemment, vérifier constamment la présence de parasites dans les vêtements ou les poils (la plupart des survivants ont ainsi les cheveux et les sourcils très courts ou rasés), et le savon est un bien rare et recherché. On ne serre jamais la main dautrui sans s'être assuré au préalable de sa bonne santé. Les relations intimes sont quant à elles un vecteur de choix pour la prolifération de la vermine corporelle. La médecine est devenue très sommaire. La pharmacie d'antan fait souvent place à des remèdes maison, la chirurgie est généralement synonyme d'amputation, et une maladie banale comme l'appendicite est annonciatrice de mort imminente. C'est pourquoi les guérisseurs, quelque soit la façon d'exercer leur art, sont très appréciés dans les communautés et souvent bien accueillis (le plus difficile étant de repartir...).

La dernière préoccupation primaire est la sécurité. Entre les incursions spontannées et imprévisibles de la vermine dans le quotidien, et la convoitise du prochain qui lorgne sur votre corde ou votre jerrican de façon pas nette, il vaut mieux avoir de solides réflexes et être rompu à l'art du couteau ou du fusil pour pouvoir espérer survivre jusqu'à la cinquantaine (au-delà, c'est utopique). Les tours de garde nocturnes sont devenus un réflexe pour les groupes en déplacement, et les communautés commencent toujours par organiser les responsabilités en matière de protection.